Olivier Lataste

Guitariste, compositeur, enseignant

Blues, ragtimes,
finger-picking, bottleneck,
musiques du monde, …

guitares classique, folk, slide-guitar, 12 cordes et électriques
& contrebasse 

1959 « Ze » cadeau !

A la radio et sur microsillon, tournent les chansons de quelques auteurs-compositeurs-interprètes gratteurs de guitare, tels les 3 B (Georges Brassens, Jacques Brel et Guy Béart),  la « calotte chantante » (les pères Duval et Cocagnac, avant Soeur Sourire), ou encore les vingt ans de Marie-Josée Neuville (quasiment voisine de palier). Et Django !

1959 Paris : première guitare à mon 9ème anniversaire qui fait Noël aussi (et réciproquement).
Pas un jouet, mais un véritable instrument et à bonne taille (une guitare 1/2 à cordes de nylon), cadeau qui allait prendre toute sa place … et pour la vie.
Début d’un long apprentissage en autodidacte curieux, qui n’a jamais cessé depuis.

1960-1965 les années collège

Les années-collège, demi-pensionnaire à Bergerac : en culotte courte par toutes saisons, le cartable d’une main, la guitare dans l’autre avec sa super housse mother-made à gros tissu écossais.
Les récrés de la mi-journée, soit à s’éclater la main à la pelote contre les murs de la cour, soit à « toquer la guitarrrra » au foyer, en compagnie et sous la bienveillante houlette des « grands », élèves des classes supérieures, guitaristes apprentis ou aguerris reprenant les Everly Brothers, les Brothers Four,…  Johnny, Eddy et ses Chaussettes N., Dick et ses Chats S., Richard, l’éblouissant Guitar Boogie d’Arthur Smith,  le blues très très soft et ouaté d’Henri Salvador (« H.S. plays the blues ») … et les éternels 3 B ….
Bonus : mon prof de dessin m’apprend quelques bribes de flamenco.

Et puis guitare en bandoulière, « sac à dos pataugas » (pour citer Gilbert Laffaille), les feux de camp, les carnets de chant, … Ma guerre des boutons.

Empilées sur la tour centrale du Teppaz, mes premières admirations, premières émotions musicales dont Monsieur Ray Charles avec son hallucinant « What’d I Say » qui me gonflait le coeur à chaque écoute et me tirait les larmes sans savoir d’où cela venait … Encore aujourd’hui et pour longtemps.

Recopiés au propre à la plume « sergent major » sur grand cahier à carreaux et à spirale, les textes de chansons :  en vrac « Les Sabots d’Hélène », « Le Petit Cheval » et « l’Eau Vive » côtoyant « Diana » (Paul Anka), « Daniela », « Dactylo Rock » (Eddy), « Greenfields – Verte Campagne » (the Brothers Four), .. et mes toutes premières compositions présentées lors de divers « radio-crochets ».
La déferlante des tubes des années Yéyé, l’émission « Salut les Copains » sur Europe 1, puis le magazine du même nom. A la télévision, « Age tendre et Tête de bois »  d’Albert Raisner en vis-à-vis du Petit Conservatoire de Mireille, et le Petit Train de la Mémoire (cf. mes morceaux choisis).

1964 : premier 45 t. en souscription, enregistré à la maison sur le Grundig paternel, magnéto qui permettait le re-re(cording), la superposition de plusieurs prises de son. Tirage à trente-cinq exemplaires pressés par la société Pyral à Bordeaux.
Premiers concerts en salle, … dont la première partie de Minou Drouet au Florida de Bergerac !

 

1965-1968 les années lycée, mouvements de jeunesse et jeunesse en mouvement !

1965 : nouveau déménagement familial. Cette fois, on s’invite chez Louis XIV.
Avec les pionniers (scouts de France), les « skiffle groups », les « messes en jazz » (peu avant d’être en proie à une incurable défiance tout agnostique) , l’enregistrement de disques et les concerts pour payer les camps ou les séjours parfois à l’étranger.
On écoute les chanteurs et groupes anglo-saxons : Joan Baez, Judy Collins, Woody Guthrie, Pete Seeger, Papas & Mamas, Simon & Garfunkel, mais aussi Hugues Aufray chantant Dylan dans les adaptations françaises de Pierre Delanoé.

Les balbutiements en finger-picking à décrypter les guitares de Joe Dassin (adaptant « Freight Train » d’Elizabeth Cotten, et plus tard « City of New Orleans » de Steve Goodman), de Maxime Leforestier, de Don Burke avec Graeme Allwright et les Troubadours, et toujours … le rock et la pop anglaises pour animer les boums, les surprise-parties au Pschitt citron.

1968 : baccalauréat (tout à l’oral) au lycée Hoche de Versailles. Mention passable. No comment please !
(Mai 68 : la classe de terminale philo, si soudée jusque là, implose en deux groupes qui s’affrontent …)

Puis deux années de Lettres Modernes à Toulouse-Arsenal.
Le chaudron des groupuscules politiques rivaux.
Mais aussi les soirées dans les caves enfumées à effeuiller les carnets de chant, le capodastre en décapsuleur.
Et la tendre, la troublante – et souvent maladroite – découverte de l’altérité …
Les premiers cours de guitare pour la poche, et la manche en accompagnant une amie chanteuse dans les restaurants chics de la vieille ville.

   

 

Au tout début des années 70…

Suite des études à Paris,. Etudes vite débordées par la pratique de la guitare.
Sur l’étagère de ma piaule mansardée de 4 m2,  trois albums appris à force par coeur  : le « Good Book » de Louis Armstrong, le « Blues for night people » de Charlie Byrd et « The Electric guitar of the eclectic Elek Bacsik » (qui fut aussi le sublime accompagnateur de Jeanne Moreau dans les années 60).
Rencontre pour une fidèle amitié avec Giles Ventadour, guitariste de jazz dans les clubs parisiens et de qui j’ai beaucoup appris.
Sur bien des choses. Grâce à lui, je découvre de nombreux guitaristes de jazz. parmi lesquels je dirais qu’en matière de « basse qui marche » (« walking bass »), Joe Pass est des meilleurs !
Je fréquente les clubs « folk » de la capitale : le T.M.S., le Centre américain avec les fameux hootnannies*  conduits par Lionel Rocheman et les « masterclasses » généreusement ouvertes de Marcel Dadi, la Vieille Herbe, et le Bourdon, le plus « trad » d’entre tous, …
On y découvre et cotoie  Bill Deraime et Flo, Jean-Jacques Milteau (bien plus tard accueilli à Villeurbanne) & Alain Giroud, Eric Kristy et les National Pigs (futurs Connection), Claude Lefebvre, Dick Annegarn & Hervé Cristiani, Marc Sullivan (sacré guitariste sur son tapis volant), Gabriel Yacoub dans les prémisses de Malicorne, Gary Peterson, …
les éditions Cézame autour de Frédéric Leibovitz.

(*jam sessions version folk)

Eté 1972 Carcassonne : le virage

Mai 1972 : dans le mythique magasin « Quincampoix Folk » des frères Charnoz, l’annonce d’un stage de musique(s) « folk »,  encadré par Steve Waring et les National Pigs, à Carcassonne en août.
Je m’y inscris : à la clef, de magnifiques rencontres avec des gens passionnés. Des amitiés fidèles.
Profitant de mon entière disponibilité, sans horizon précis, Steve me propose de l’accompagner dans sa prochaine tournée, assortie de quelques séances d’enregistrement pour Chant du Monde.
Quelques mois plus tard, fléché par Cupidon, je m’installe à Lyon.
Là, je rejoins le mouvement naissant autour des musiques traditionnelles.
Un nom, un lieu : la Chanterelle. dont la caverne enfumée se situait en bas de l’historique cour des Voraces à la Croix-Rousse. Une « banda », orchestre bric-broc, jubilatoire, militant, déambulant dans les marchés et les cours d’immeuble : La Guimbarde. Des groupes :  La Bamboche, le Grand Rouge, …

1973-1980 ateliers guitare – région LYONNAISE

J’ouvre des ateliers de guitare « folk » dans plusieurs Maisons des Jeunes et de la Culture et Centres Sociaux de Lyon et des villes alentours : Tassin, Ménival, Oullins, Saint Fons, Vieux Lyon, Saint Priest,  Ecully, Tarare, Saint Laurent de Chamousset, …
Et tout particulièrement à la M.J.C. de Vénissieux avec des personnalités d’exception dans leur engagement et leur enthousiasme inoxydable : Arlette Cavillon, Hubert Marrel et Marcel Notargiacomo, (ce dernier par ailleurs initiateur et administrateur de la compagnie de danse « Traction Avant »).

1978 : je publie une méthode de guitare d’accompagnement « la Guitare Ouverte », et organise de nombreux stages.

 

1981-2014 Ecole nationale de musique de Villeurbanne

1981 : au sein de l’Ecole (plus tard Nationale) de Musique de Villeurbanne (Rhône), les directeurs de l’époque, le compositeur Antoine Duhamel et Georges Escoffier, me proposent de créer un pôle d’enseignement consacré à la chanson.
J’ébauche un premier programme de formation (langage musical, écriture et composition de chansons, pratique instrumentale, formation vocale et polyphonie, interprétation, ateliers multi-instrumentaux, stages complémentaires, …), et réunis une première équipe pédagogique. Ainsi en 1982 s’ouvrent « les Ateliers Chanson de Villeurbanne »  qui, avec la Maison pour la Chanson à Lyon, tenue par Alain Bert et Gilbert Lendrin, et  l’Addim Drôme avec Jean-Claude Mézière puis Jean-Marc Vernier, formeront le Centre Régional de la Chanson en Rhône-Alpes.
Initié à l’époque par Jack Lang, ce réseau fut implanté dans quelques régions de France (Bretagne, Centre-Bourges, Provence-Côte d’azur, Rhône-Alpes) et soutenu par le Ministère de la Culture et plusieurs sociétés civiles (Adami, Spedidam, Fonds pour la Chanson, Sacem, …) pendant une quinzaine d’années.

A l’initiative de nombreux évènements locaux, les Ateliers Chanson de Villeurbanne furent également partenaires de plusieurs festivals et stages nationaux (repérage de jeunes artistes notamment dans le cadre des « Découvertes » du Printemps de Bourges, collaboration aux Rencontres de la Chanson de la Sainte Baume organisées par le C.R.A.C. de Marseille, …).

Parallèlement à la coordination du pôle chanson (relayée un temps par Gilles Pauget), j’enseigne la guitare d’accompagnement et notamment les techniques de guitare américaine, et mets en place des ateliers rassemblant instrumentistes de tous styles et chanteurs.

Sans oublier les nombreux artistes invités au fil de toutes ces années à partager la pratique de leur art, je veux citer ici et saluer mes compagnons de travail, artistes-enseignants ou bien chargés de l’accueil et de l’administration, tous camarades de terrain durant ces trente trois années :
Geneviève Anstett, Pascale Auffret, Michèle Bernard, Clélia Bressat-Blum, Frédérique Brun,  Jean-Pierre Caporossi, Pascal Carré, Chrystel Ceruti, Joël Clément, Pierre Delorme, Sylviane Fessieux, Anne Fromm, Elizabeth Grard, Elisabeth Herbepin, Jean-Luc Michel, Eric Moulin, Gilles Pauget, Elisabeth Ponsot, Samuel Piovesan, Olivier Rubat du Mérac, Sylvie Sapaly, …

Pour leur confiance et leur soutien permanent, je tiens à remercier tout particulièrement Jean-Paul Bret (d’abord adjoint à la culture puis maire de Villeurbanne) et Yvon Deschamps,  ainsi que les différents directeurs de l’ENM, à savoir Antoine Duhamel, Georges Escoffier, Marc-Olivier Dupin, Christophe Duchêne, Camille Roy, Eric Valdenaire et Martial Pardo.

Mes Instruments, mes cordes & nos amis luthiers

Après plusieurs guitares qui ont balisé mon apprentissage adolescent,

  • une Rokkoman (folk) en 1970, qui, comme le bon vin, a bien vieilli
  • une 12 cordes jumbo Favino, au son é-nor-me (avec un médiator souple > le son des Eagles ou d’America …), superbe  cadeau que m’a fait Steve Waring en 1973,
  • une autre 12 cordes Epiphone, restaurée en 1975 par Jean-Luc Bleton, pionnier dans la facture de vielles à roue,
  • une guitare à résonateur Aria pour le slide au bottleneck,
  • une guitare folk dédicacée de mon ami et grand luthier Franck Cheval (modèle Cabrel – jumbo) en 1999,
  • une Gretsch Electromatic, spécialement équipée par le très ingénieux Hervé Tonnard  en 2013 (2 circuits MIDI – A et B – répartis et cumulables sur chacune des 6 cordes par un jeu de 6 petits commutateurs à 3 positions : A, B, A+B ),
  • une Télécaster USA pour le blues, le funk, et le rockabilly,
  • une Gibson Les Paul modèle Studio, émouvant « témoin de relais » que mon vieux pote Giles Ventadour a souhaité que  je continue à faire chanter après son décès en 2015,
  • une contrebasse stick (sans caisse), 5 cordes, superbe prototype créé en 1985 par cet autre ami, éminent et fin luthier en contrebasse sis à Villefrance sur Saône, Jean Auray,

et, non pas un raton laveur, mais un ukulélé offert par mes enfants …

Coup de chapeau à tous les luthiers qui, dans l’ombre de leurs ateliers, conçoivent, créent, réparent, restaurent nos instruments et nous conseillent.
En région lyonnaise, outre ceux cités plus haut : Paulo Oliveira, Thierry Monteil, Denis Teyssot, …
Patrick Charton (facteur de contrebasse), Claude Macabrey  (quatuor)

En Périgord : Philippe Cattiaux, …

Au-delà de leur facture – essentielle – c’est en les jouant que nos instruments vivent, existent, et, de fait, nous accompagnent.

     De plus, sollicité en 2013 pour être consultant-prescripteur des cordes Savarez (cordes folk), voici les cordes que j’utilise pour mes guitares et que je préconise  :

  • guitare acoustique folk :  Savarez Acoustic Bronze and Phosphor Bronze  light  A 140L (12-53)
  • guitare acoustique 12 cordes :  Savarez Acoustic Bronze and Phosphor Bronze extra-light   A 240 XL (10-47)
  • guitare acoustique jazz (modèle manouche) : Argentine acoustic jazz guitar  1610 MF  (11-46)
  • guitare classique : Savarez Cantiga Premium tension normale 510 MRP
  • guitare électrique Gretsch : Savarez electric explosion X50L (10-46) ou X50LM (10-52)

Quelques titres phares

« What’d I Say« , « Apache » et « Guitar Boogie » , cités plus haut,
« Blue Rondo à la Turk » de Dave Brubeck et « Take Five » de Paul Desmond, par Elek Bacsik (cité plus haut)
« Jive at five » de Count Basie & Harry Edison par Charlie Byrd
« Freight Train » d’Elizabeth Cotten (allez voir sa vidéo !) et la version de Joe Dassin « Je change un peu de vent »
« Maple Leaf Rag » (« Thanks Mr. Joplin »)  par Steve Waring & Roger Mason (album Guitar Picking – Chant du Monde)
« Stealing » , « Last Steam Engine Train » de Leo Kottke (albums Mudlark et My Feet Are Smiling)
« Angie » de Davy Graham par Paul Simon (album Sounds of Silence)
« Blues man » de Stephen Stills (album avec Manassas)
« Deep River Blues » par Doc Watson
« Les Petits Pavés » par Nougaro
« The Healer » de John Lee Hooker
« Blues blanc pour un crayon noir » de Maxime Leforestier
« La Partida« , valse vénézuelienne,
« Sundown » de Wes Mongomery
« Blackbird » de Paul McCartney
« Alice’s Restaurant » par Arlo Guthrie (dans film du même nom)
« Signe« , « Tears for heaven » d’Eric Clapton
« Fragile« , « Shape of my Heart » par Sting & Dominique Miller
« Guinnevere » de David Crosby, avec S. Stills et G. Nash (album So Far)
« Sultans of Swing »  de Mark Knopfler (Dire Straits)
« Your Own Sweet Way » par les Notting Hillbillies
« More than words » du groupe Extreme

… et tant d’autres !

Mes frères de musique d’ici …

Parmi les guitaristes français de ma génération, nourris et grandis, me semble-t-il, aux mêmes sources et porteurs de ces mêmes influences anglo-saxonnes, je me sens tout à fait en fraternité musicale  – certes discrète et bien modeste – avec ces trois musiciens largement reconnus et qui accompagnent et balisent joyeusement ma vie que sont Laurent Voulzy, Francis Cabrel et Jean-Jacques Goldman.
Mais aussi Paul Personne, Maxime Leforestier et son fidèle compagnon de scène Michel Haumont, Jean-Félix Lalanne, Manu Galvin, Louis Bertignac, Mathieu Chedid, … ou encore le regretté et si délicat Paulo Mondano avec son blues provencal.
Et dans la jeune génération : Raoul Vignal, Eliott Weingand, Bruno Thivend, … Sans exclusive.

DISCOGRAPHIE (auto-productions) :

Premières chansons45 t. / 1964
Claustrophobie – chansons et instrumentaux – 33 t. / 1976
Humeurs – chansons et instrumentaux 33 t. / 1981
Duos & débats – « chansons sans paroles » – CD / 2003

Aventures Musicales actuelles :

  • Mes BeaTles – Les quatre de Liverpool et autres en version instrumentale (guitare solo)
  • Mes morceaux choisisPanorama de la Guitare Américaine – Blues, ragtimes, picking, bottleneck, … (guitare solo)
  • Rambla LatinaChansons populaires de la musique latine (duo)
  • So Happy Together – les Good Oldies chantent les grands standards anglo-saxons pop-rock-folk
  • DaDooRonRon – les Good Oldies chantent les années Yéyé
  • Yesterday – les Good Oldies chantent les Beatles
  • Libre comme Jeanne  – récital autour des  chansons de Jeanne Moreau (duo) – création janvier-février  2019